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J’ai dernièrement été appelée à préparer une courte vidéo pour un groupe d’apprenants chômeurs auxquels j’ai proposé quelques coachings pour leur sortie du chômage. L’idée ici était de leur mettre à disposition un petit outil susceptible de les aider à organiser leur semaine, sachant que mon public-cible était à 90% membre de la communauté immigrée, qu’il évoluait dans des milieux sociaux défavorisés, qu’il ne bénéficiait que d’un très faible bagage de formation et que sur le lieu de cours, aucune connexion internet ni aucun ordinateur ne pouvaient être mis à la disposition des participants de manière individuelle. Il fallait également prendre en considération le fait que certains apprenants ne possédaient pas de connexion internet chez eux et enfin que d’autres ne maîtrisaient pas suffisamment le français pour que je puisse proposer une vidéo commentée.
Un autre point à prendre en considération était que je ne suis pas du tout vidéaste et que je n’avais que peu d’outils à disposition, à savoir ici ma caméra personnelle (que je sais à peine utiliser) et un petit logiciel basic de montage vidéo que j’ai – au demeurant – téléchargé gratuitement depuis internet.
Je me permets donc à cet endroit de proposer une description de la démarche que j’ai entreprise afin de coller au mieux aux conditions-cadre précitées et j’espère que ces quelques astuces puissent être utiles à d’autres formateurs d’adultes peu importe d’ailleurs que leur domaine de pratique pédagogique s’apparente ou non au mien.
Un des points cruciaux des conditions-cadres de cette mini formation était que les outils à mettre à disposition des apprenants afin de réaliser cette expérience ne devaient en aucun cas être de nature électronique. Je me suis donc rabattue sur un support papier basic, un bon vieux cahier à spirales et quelques feutres, crayons et autres stylos que tout un chacun aura sans aucun doute chez soi ou qui peuvent être acquis à moindre frais.
J’ai opté pour une vidéo proposant la réalisation d’un emploi du temps hebdomadaire efficace et réalisable et qui fasse quelque peu appel à la créativité de tout un chacun, le support proposant la recherche de logos représentatifs de différentes tâches à exécuter, logos qui peuvent être adaptés au besoin par les apprenants. Cette étape de choix individuel est importante, car la capacité à être créatif et à prendre des décisions dans l’exercice d’une profession est de plus en plus demandée : toute activité susceptible d’impliquer ces deux compétences auprès des apprenants et donc bonne à prendre.
Le public d’apprenants se constituant de participants pas nécessairement très à l’aise avec le français, il s’agissait alors plutôt de proposer un système de symboles permettant de représenter les différentes activités échelonnant leur emploi du temps avec des représentations compréhensible par toutes les personnes présentes, quelles que soient leur culture et/ou leur langue. Il m’importait ensuite de proposer un outil réductible sur une simple page A4 et qui permette à tout apprenant d’organiser sa semaine de manière claire et efficace en contournant absolument tout outil informatique du type Outlook ou Organizer, pour ne citer que ces deux-là. Comme un travail d’organisation peut en rebuter et effrayer plus d’un, j’ai également cherché à mettre en place un système d’icônes facilement identifiable et reproductible pour tout un chacun en m’inspirant de tout ce que je pouvais trouver sur internet.
Je liste ici la nomenclature de haut en bas de manière un peu plus lisible :
RDV ORP, recherche d’emploi sur internet, recherche d’emploi dans les journaux, rédaction offres de services, travail CV, mise sous pli et envoi lettres (offres), recherche d’emploi par téléphone, relances, envoi courrier-offres, réveil, statistiques, travail réseau personnel, recherche d’infos entreprises, repos, pause.
Toujours dans le but de rassembler l’information sur une seule feuille A4 et de la rendre la plus claire et compréhensible possible, j’ai tout simplement dessiné un tableau à double entrée permettant aux apprenants d’organiser leur semaine. J’ai – pour ceci – décidé de fixer six jours hebdomadaires et un horaire quotidien potentiel s’échelonnant de 07.00 à 18.00 (mais là encore, il est bien clair qu’on peut adapter l’étendue de l’horaire et même décider de ne pas remplir l’entier de cette plage horaire tous les jours).
On dessine ensuite un tableau à double-entrée avec d’un côté les jours de la semaine (je propose ici de fixer 6 jours par semaine avec un horaire quelque peu étendu, mais à nouveau, libre à chacun d’adapter cette répartition à ses propres besoins).
J’ai ici proposé un échelonnement horaire quotidien relativement large, s’étalant de 07.00 à 18.00 : chacun adaptera bien sûr son horaire selon ses besoins propres. On dispose ainsi les horaires dans la première colonne du tableau.
Vient alors l’exercice périlleux de la répartition équilibrées des diverses tâches à effectuées durant la semaine en usant de la légende précédemment mise en place. A ce stade il me paraît primordial que chacun place d’abord au sein de ce tableau les rendez-vous qui lui sont fixés par son ORP pour les différentes obligations qu’il a à remplir à ce niveau-là. On ne complétera que dans un second temp le tableau avec les tâches personnelles et individuelles à mettre en place sur le reste du temps imparti afin d’au mieux optimiser ses recherches d’emploi. N’étant pas chômeuse moi-même, je ne suis pas très au fait de ce que ces obligations peuvent représenter en temps pour une personne suivie par un ORP, mais chacun adaptera ma proposition de tableau ci-dessous à ses propres besoins et à son propre emploi du temps.
Voici donc ce que cela pourrait être, une fois le tableau hebdomadaire presque rempli :
Comme indiqué précédemment, ceci n’est qu’une proposition d’organisation personnelle que je souhaitais réaliser de manière décontractée (donc sans faire appel à quelque logiciel ni écran d’ordinateur que ce soit), mais qui devait tout-de-même être fonctionnelle et efficace (d’où le choix d’icônes, là aussi adaptables à souhait).
J’insiste peut-être un peu sur ce point, mais les moyens utilisés ici sont très simples (quelques feutres, crayons… ainsi qu’un simple cahier à spirales) et je conçois que d’aucuns puissent les qualifier d’archaïques à l’heure de la digitalisation, mais l’expérience prouve que nombreuses sont les personnes en recherche d’emploi qui s’avèrent être très peu à l’aise avec un programme informatique, même basique. L’objectif ici était donc également que l’outil proposé puisse être reproduit sans ordinateur et qu’il puisse être concrètement utilisé par des personnes ne maîtrisant pas nécessairement le français. Il me paraissait dès lors plus simple de proposer ce système de représentation symbolique faisant appel à un nombre de mots le plus restreint possible. Libre à chacun bien évidemment de modifier cette nomenclature selon ses goûts et selon ses besoins.
Le matériel que j’ai utilisé ici pour créer cette mini-vidéo est quant à lui très simple et potentiellement accessible à chacun. Il se compose d’une caméra fixée sur un trépied flexible que j’enroule autour d’une petite barre cylindrique d’un diamètre d’une dizaine de centimètre, barre que je maintiens surélevée par rapport au cahier sur lequel j’exécute le tableau à l’aide de deux chaises positionnées de chaque côté de mon cahier, mais bien évidemment en-dehors du champ de prise de vue de la caméra.
Enfin le montage vidéo quant à lui a été réalisé avec un logiciel vidéo très élémentaire que j’ai téléchargé gratuitement depuis internet et que chacun peut maîtriser pour peu qu’il y consacre quelques heures.
Cette vidéo aurait certainement supporté un apport de lumière supplémentaire sur le cahier servant à l’exécution du tableau et je prie mes lecteurs de bien vouloir m’en excuser : ceci ne saurait se reproduire à l’avenir. Nonobstant la médiocre qualité de la vidéo, le message a bien été transmis, à l’entière satisfaction de mon mandataire, ainsi que du public-cible (l’objectif de formation a donc pleinement été atteint).
Merci de m’avoir lue.
Isabelle