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Lors d’une de mes dernières interventions en formation, j’ai été amenée à coacher un groupe de chômeurs pour une animation d’une matinée sur Comment organiser ses journées de chômeurs afin de rapidement retrouver du travail (sujet dont j’avais déjà traité dans un de mes articles précédents).
Bien que les personnes du groupe concerné eussent avant le cours déjà pris connaissance du contenu de mes articles de blog sur le sujet, je n’ai pu m’empêcher d’être interpellée par la solitude corrosive à laquelle chacune d’entre elles semblait être confrontée dans cet exercice quotidien de recherche d’emploi et à quel point elles auraient souhaité s’appuyer sur l’expérience d’autres chômeurs dans la même situation qu’elles afin d’atteindre leurs objectifs personnels.
Il est donc temps de sensibiliser les chômeurs à l’importance de l’entraide et du collectivisme : additionnez vos forces et vos compétences afin de vous soutenir les uns les autres et d’enfin accéder au monde de l’emploi.
Je ne vous proposerai ici que quelques solutions que vous adapterez à vos besoins propres et que vous serez bien évidemment libres de prendre ou de laisser selon la situation particulière dans laquelle vous vous trouverez.
Ayant moi-même été au chômage durant neuf mois, je connais tous les rouages de fonctionnement d’un Office Régional de Placement (ORP) et je sais à quel point il peut être intimidant pour un chômeur ne serait-ce que de se rendre auprès de son ORP : le fait d’être chômeur est déjà déstabilisant en soi ; ceci s’accompagne souvent d’une perte de repères sociaux et donc de confiance en soi ; lorsqu’on se rend à son ORP on n’est souvent confronté qu’à des gens actifs sur le plan professionnel (la réceptionniste qui nous reçoit, son conseiller ORP, ses conseillers en orientation…) et bien que ces personnes n’aient pour seul objectif que d’aider le chômeur à s’en sortir, ce dernier peut être si intimidé par cette différence de statut professionnel qu’il n’osera tout simplement pas s’ouvrir à son conseiller afin de lui-même aller chercher l’aide dont il a besoin (sans parler de ceux d’entre ce petit monde qui ne s’intéressent aucunement à porter quelque aide que ce soit aux chômeurs et qui – bien au contraire – s’amusent doucement de leur désarroi… ; mais c’est là un autre sujet bien trop sensible pour que je ne me permette de le développer davantage).
Il est vrai que faire preuve de créativité et trouver des solutions sortant des sentiers battus afin de s’insérer (ou se réinsérer) dans le monde du travail peut exiger du chômeur qu’il reprenne confiance en lui, ainsi qu’en ses capacités et quoi de mieux pour y parvenir que de s’engager dans une activité sociale (non professionnelle…) qui lui permette de retrouver une place, un rythme de vie ordonné, ainsi qu’une fonction dans un groupe, aussi petit soit-il…
Ceci peut signifier faire partie d’une association ou d’une société de loisirs, mais si l’exercice peut paraître intimidant pour certains, pourquoi ne pas créer soi-même son petit groupe de soutien en approchant des camarades chômeurs de son ORP, soit lors de réunions communes organisées par l’ORP lui-même, soit en les contactant personnellement ?
L’union fait la force : ne l’oublions pas !
Mais vous me direz certainement : « Comment rencontrer des gens avec lesquels s’unir ? » – Et bien tout simplement en préparant une affiche d’information à laquelle appondre des étiquettes détachables portant le numéro de téléphone de la personne en charge du regroupement ou encore une adresse email du groupe qui aura été créée juste pour l’occasion.

On peut aussi décider de « recruter » des gens en ligne en créant un site internet, en créant une liste email… Nous vivons à l’époque de l’ultra communication, ainsi les possibilités d’entrer en contact avec d’autres personnes ayant les mêmes centres d’intérêts et/ou objectifs que soi sont légion : il suffit de choisir ceux qui paraissent être les plus pertinents dans le contexte donné et de les mettre en application. Et même si lors du lancement de ce qui ne sera rien d’autre qu’un vrai projet on n’aurait pas toutes les compétences requises à la réussite de chaque étape d’évolution du projet, n’oublions pas que chacun peut apprendre au fur et à mesure et que cet apprentissage représentera l’acquisition de nouvelles compétences qui ne feront que renforcer le profil du chômeur et qui – ainsi – le rendront plus intéressant aux yeux d’un futur recruteur.
Une fois le groupe créé, je vous conseille de vous réunir deux, voire trois fois par semaine (n’oublions pas que nous vivons à l’ère d’internet et que les réunions – aujourd’hui – se font en ligne…) et de parler ouvertement et sans gêne des problèmes que vous rencontrez à titre individuel dans vos recherches d’emploi : peut-être vos camarades auront-ils des solutions à vous proposer (et inversement) et voilà déjà une manière d’avancer. Lors de ses réunions vous pourrez également vous adonner à des brainstormings et fixer par écrit le résultat de vos réflexions qui vous aideront à trouver des solutions utiles à tous. Profitez-en également pour vous intéresser aux contacts de vos camarades : les relations de ces derniers seront susceptibles d’agrandir votre réseau (et inversement) ce qui devrait également vous servir.

Gérer ce type de réunions de manière efficace requiert également qu’un minimum de matériel (tel qu’un beamer, un flipchart, un whiteboard, des feutres appropriés…) soit disponible. Ces outils coûtent un prix certain : à vous – à ce stade – de faire preuve de créativité pour vous faire prêter les outils nécessaires, soulever des fonds ou même faire appel à des dons. Ceci vous permettra également d’élargir votre réseau qui – ne l’oublions pas – doit toujours être mis à contribution pour vous aider à (re)mettre pied dans le monde du travail.
Mais revenons à nos réunions : il s’agit ensuite bien sûr de créer un réseau et de savoir travailler avec ce réseau. Tout un chacun ne parviendra pas nécessairement à le faire de manière spontanée et il est vrai qu’il faut être capable de considérer ce réseau sous un strict aspect utilitaire : certaines personnes aux prises avec l’éducation qu’on leur aura inculquée et peut-être certaines notions de pudeur – en l’occurrence malvenue – s’interdiront de contacter leur réseau dans le but de progresser professionnellement et socialement. Pour ma part, je trouve ceci regrettable. Bien sûr que ceci exige une certaine dose de courage et la capacité à laisser sa pudeur et son éducation de côté pour n’appréhender que sa propre progression personnelle, mais je pense que le jeu en vaut la chandelle, a fortiori si le fait d’agir de la sorte ne porte aucunement préjudice à son interlocuteur.
Créer un regroupement tel que celui dont il est question ci-dessus doit également permettre à ses membres de sortir de leur solitude : il permet de créer un espace d’expression libre, dans lequel chacun doit pouvoir se sentir en sécurité. Il est important que rien de ce qui se dit dans cet environnement ne transpire à l’extérieur : la confidentialité doit être de mise et il est me paraît important de mettre en place des garde-fous lors de l’élaboration d’un tel regroupement (en créant une sorte de charte, par exemple) afin d’éviter tout débordement ou dérapage qui soit susceptible de porter préjudice à ses membres.
De semaine en semaine, de résultat en résultat vous parviendrez alors à mettre en place un plan d’action qui – additionné à l’aide que vous apportera votre ORP – vous sera utile à tous et qui vous permettra sans aucun doute de retrouver du travail. Osez poser toutes les questions nécessaires à vos camarades et laissez toute pudeur de côté : si cette dernière devait vous empêcher de demander ce qui vous semble nécessaire, elle ne serait qu’un frein dont vous devez vous débarrasser au plus vite.
N’oubliez pas que le simple fait de vous obliger à vous rencontrer, le fait d’honorer ses rendez-vous, d’effectuer le travail qu’ils vous demanderont et de vous exprimer face à un groupe sont déjà autant de compétences que tout employeur recherchera chez une nouvelle recrue. Pensez alors à mettre à jour l’onglet COMPETENCES de votre CV…

Ce groupe vous permettra également d’élargir votre cercle de relations et de continuer de l’agrandir en profitant du carnet d’adresses de vos camarades : il ne faut en aucun cas négliger cet aspect-ci qui peut s’avérer décisif dans la recherche d’emploi.
Profitez ensuite de votre vécu au sein de ce groupe pour créer un blog, faire connaître votre groupe à votre environnement immédiat (famille, amis, voisins, quartier, ville…). Et surtout : faites du bruit sur les réseaux sociaux ! Diffusez des photos de vos activités, montrez-vous en action : c’est le meilleur moyen de créer un premier réseau et d’élargir la communauté de vos followers qui ne manquera pas d’impressionner un futur recruteur. Vous pourrez – pourquoi pas – créer un compte dévolu à ce groupe sur divers réseaux sociaux afin de vous faire connaître et vous façonner un profil en ligne. Créez des vidéos à l’aide de vos smartphones et montez-les facilement avec un titre et une musique accrocheurs pour vous créer une audience.

Toute cette activité en ligne vous permettra de vous profiler et nourrira votre CV : eh oui ! pour monter un site internet et/ou un blog et être en mesure d’y rédiger des articles et/ou de le faire vivre par d’autres biais, il faut posséder des compétences. Et si vous parvenez à faire vivre votre blog et vos réseaux sociaux, c’est que vous possédez de fait ces compétences-là qui seront peut-être bien susceptibles d’intéresser un employeur.
Vous mettrez ainsi en place une communauté que vous ferez vivre et que vous ferez grandir. Pour plus de visibilité, pourquoi ne pas faire passer votre communauté au stade de l’association, avec des statuts, pour vous lancer ensuite dans la gestion de cette association ce qui augmentera encore la masse de compétences que vous pourrez faire valoir auprès d’un employeur.

Lorsque vous serez ainsi parvenu à créer une mini-communauté et que cet exercice aura contribué à étoffer votre CV et à élargir vos compétences (donc à rendre votre profil alléchant), cherchez à intégrer un groupe plus important, dont la reconnaissance sociale soit plus importante également. Je pense là – entre autres – à des associations dans lesquelles vous pourrez travailler en qualité de bénévole. Ceci impliquera que vous fassiez partie de l’organigramme d’un organisme officiellement reconnu, c’est-à-dire que votre nom figurera peut-être dans l’organigramme du site internet de l’association (ce qui est très bien vu d’un futur employeur). Vous mettrez bien en avant dans votre CV, ainsi que dans votre mail ou lettre de candidature que vous officiez en qualité de bénévole dans cette association : c’est primordial ! Voyez avec l’association en question s’il est envisageable qu’elle vous mentionne sur son site internet (avec pourquoi pas – une photo et un résumé de vitae). Puis vous grimperez les échelons ainsi jusqu’à parvenir à vous faire embaucher par un employeur avec un CDD ou un CDI à la clé.
Faites ensuite profiter vos anciens camarades chômeurs de l’expérience ainsi vécue et des compétences que vous aurez acquises en chemin et aidez-les à votre tour à sortir du chômage. Réunissez-vous à échéance régulière, de préférence toutes les semaine (de manière virtuelle ou physiquement à un endroit prévu à cet effet) et partagez ainsi vos expériences tout en vous entraidant.
Prenez-vous en photo avec vos camarades lors de ces échanges et nourrissez ensuite votre blog, votre site internet et vos réseaux sociaux de ces preuves d’engagement social que seront les activités que vous aurez ainsi mises sur pied et épaississez ainsi votre profil de compétences qui n’en deviendra que plus attractif pour votre futur employeur.
Décrit ainsi, le processus paraît simple et évident, mais il ne faut pas oublier que tout ceci demande du temps. Il faut également savoir que lorsqu’on engage une démarche qui ne trouve sa raison d’être que dans la durée, on risque de très vite se décourager et il est possible que ce découragement ne se fasse pas simplement ressentir à son propre niveau personnel mais peut-être également au niveau du groupe ce qui peut avoir un grave effet de contagion au niveau des membres qui le constituent. Afin d’éviter ceci il serait peut-être bon de mettre en place une charte de fonctionnement de ce groupe, charte dans laquelle vous et vos camarades listerez clairement ce qui pourra et ne pourra pas se dire en réunion : en fixant ainsi les conditions-cadres du bon fonctionnement le groupe devrait être à même d’être fonctionnel et d’atteindre son objectif collectif ultime, à savoir permettre à ses membres de sortir du chômage.

Et soyez audacieux : si vous réussissez – ce qui ne manquera pas d’arriver si vous vous engagez sérieusement dans cette aventure – faites-le savoir ! Pourquoi alors ne pas proposer de rencontrer un ou des médias locaux et leur demander de relater votre histoire afin de la (et de vous !) faire connaître de votre environnement social. Et voilà encore un point à ajouter à une lettre ou un mail de candidature et à un CV : vous le constatez de vous-mêmes, tout s’imbrique mais encore faut-il être suffisamment créatif et audacieux afin de créer des interactions entre des évènements qui a priori ne seront pas nécessairement connectés entre eux.
Je m’arrêterai là dans cette réflexion dont je souhaite que le contenu – pris « à la lettre » ou adapté à une ou des situation(s) particulière(s) – puisse être utile au plus grand nombre. Comme dans tous les articles que je propose dans ce blog, il ne s’agit pas là d’une solution toute faite : à vous d’en prendre ce qui vous convient et de modifier ce qui devra l’être en fonction de ce que vous vivez personnellement. Rien n’est jamais figé et tout doit être perfectible et adaptable au cas par cas.
Je souhaite que ces quelques tuyaux trouvent une véritable répercussion pratique et concrète dans la vie de tous ceux qui pourraient les considérer comme pertinents et applicables.
Merci de m’avoir lue.
Isabelle